Algérie terre d'islam
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Re: Algérie terre d'islam
Selon vous , l'Algérie peut-elle se défaire de l'islam? Sinon, quel avenir moderne est possible avec l'emprise musulmane?
simple curieu- Messages : 145
Date d'inscription : 01/01/2019
Re: Algérie terre d'islam
simple curieu a écrit:Selon vous , l'Algérie peut-elle se défaire de l'islam? Sinon, quel avenir moderne est possible avec l'emprise musulmane?
L'Algérie peut se défaire de l'islam. J'en suis persuadé. Les intellectuels sont tous anti islam.
Re: Algérie terre d'islam
Et voilà si les "sédicieux" algériens ne s'étaient pas mis en branle , ils auraient toujours Bouteflika , et encore ils ne sont pas débarrassés
complètement de toute la gangrène ....
De Bernard Lugan
(Ce communiqué peut être reproduit à condition d’en citer la source)
complètement de toute la gangrène ....
De Bernard Lugan
Le dernier stratagème du régime algérien peut-il réussir?
(Ce communiqué peut être reproduit à condition d’en citer la source)
Paniqué par l’ampleur des manifestations populaires, et craignant de les voir évoluer vers un processus révolutionnaire incontrôlable, les vrais maîtres de l’Algérie viennent de tenter un coup de poker destiné à leur permettre de conserver la réalité du pouvoir. En faisant jouer l’article 102 de la Constitution qui autorise à faire constater par le Conseil constitutionnel que le président Bouteflika se trouve dans l’impossibilité d’exercer ses fonctions, le régime algérien tente en effet de gagner plusieurs mois d’un précieux répit qui va lui permettre de contrôler l’organisation du futur scrutin présidentiel. Explications :
1) Faire constater l’incapacité du président Bouteflika permet de vider l’abcès en donnant une satisfaction à bon compte à une grande partie des manifestants, tout en isolant les jusqu’au-boutistes qui veulent un changement de régime et la fin du système FLN.
2) Cette décision permet de replacer l’armée au centre du pouvoir, mais une armée qui joue la carte de la légalité et qui apparait comme ressoudée, un voile ayant été mis sur ses profondes fractures.
3) Cette reconnaissance d’inaptitude ne changera rien au fonctionnement du pouvoir puisque, quasi inconscient depuis plusieurs années, ce n’était plus Abdelaziz Bouteflika qui gouvernait.
4) Le parlement, sur proposition du Conseil constitutionnel va donc, à la majorité des 2/3, constater l’incapacité présidentielle et, comme le veut la Constitution, l’intérim va être assuré pour 45 jours par Abdelkader Bensalah, le président du Conseil de la Nation. Puis, si au bout de ces 45 jours, l’incapacité présidentielle est confirmée, la vacance du pouvoir sera alors constatée et Abdelkader Bensalah aura 90 jours au maximum pour organiser une élection présidentielle. Donc au total, 45 jours plus 90 jours, un vrai ballon d’oxygène pour le régime alors-que le couperet du 28 avril devait marquer la fin de la présidence Bouteflika.
5) Comme Tayeb Belaiz, le président du Conseil constitutionnel, et Abdelkader Bensalah, le président du Conseil de la Nation, sont deux fidèles du clan Bouteflika, il est logique de penser qu’ils vont tout faire pour gérer la période qui s’ouvre au mieux des intérêts de ce dernier puisqu’ils en sont une composante. Ils vont être aidés en cela par l’appareil du FLN, notamment par Amar Saadani, ancien secrétaire général du mouvement qui, le dimanche 24 mars, a allumé la mèche du processus actuel en déclarant qu’Abdelaziz Bouteflika était le jouet du Premier ministre Ahmed Ouyahia…et que c’était ce dernier qui non seulement dirigeait l’Algérie, mais encore écrivait les lettres attribuées au président.
6) Un bouc-émissaire commode est donc trouvé et désigné à la foule, ce qui devrait permettre de sauver la tête de Saïd Bouteflika, des caciques du FLN, des oligarques et des généraux qui ont gouverné l’Algérie à leur profit, en s’appuyant sur l’ « alliance des coffres forts et des baïonnettes ».
La rue sera-t-elle dupe de la manœuvre ? Va-t-elle se laisser confisquer sa révolution ? L’avenir le dira… Une situation à suivre !
Invité- Invité
Re: Algérie terre d'islam
Décès de Abassi Madani à Doha : Un des responsables de la décennie noire n’est plus
Iddir Nadir
25 avril 2019 à 9 h 30 min
L’ancien dirigeant du FIS dissous, Abassi Madani, est décédé, hier, à l’âge de 88 ans à Doha, au Qatar, des suites d’une longue maladie.
Le défunt, qui souffrait d’un ulcère de l’estomac et d’hypertension artérielle, a été hospitalisé plusieurs jours au Qatar, où il avait choisi de résider depuis 2004, rapporte l’APS citant ses proches.
Né en 1931 à Sidi Okba (Biskra), Abassi Madani rejoint le PPA. Arrêté le 17 novembre 1954, il est incarcéré jusqu’à la fin de la guerre. Inscrit à l’université d’Alger, il fera la rencontre d’El Hachemi Tidjani, secrétaire général de la faculté d’Alger.
Avec ce dernier et d’anciens membres de l’Association des ouléma, à l’instar de Omar Al Arbaoui, Mesbah Houidek, Ahmed Sahnoun, il crée l’association El Qiyam El Islamiya (Valeurs islamiques), dont il sera l’un des membres les plus en vue.
Voulant «restaurer les valeurs authentiques de l’islam», et la formation d’une «dawla islamia» (Etat islamique), l’organisation tolérée par Ben Bella fut dissoute par Houari Boumediène suite à ses prises de position contre l’exécution de Sayyid Qotb, membre des Frères musulmans en Egypte, par Gamal Abdel Nasser.
Cela n’a guère empêché les membres d’El Qiyam de poursuivre leur prosélytisme agressif contre les communistes, les femmes «dévergondées»…
Sans se départir de ses positions contre l’«occidentalisation» de la société algérienne, Abassi reste membre du FLN en se faisant élire à l’APW d’Alger. Enseignant de sociologie à la faculté des sciences humaines de Bouzaréah (Alger), il bénéficie de 1975 à 1978 d’une bourse à Londres pour préparer sa thèse de doctorat. Il revient en Algérie et enseigne la psychopédagogie à l’université d’Alger. Là, il soutient ses étudiants «arabisants» contre les groupes du PAGS et les berbéristes.
Participant à la «daoua» (prédication) menée par la mouvance islamiste à l’université et côtoyant les figures de cette tendance, il se fait connaître par des actions d’éclat avec l’arrivée au pouvoir de Chadli Bendjedid.
Les islamistes feront une première victime de l’intolérance : l’étudiant Kamel Amzal, 20 ans, militant identitaire et syndicaliste, assassiné à la résidence universitaire de Ben Aknoun. Avec Soltani et Cheikh Sahnouni, Abassi rédige une plateforme de 14 points adressée au chef de l’Etat.
Suivra un grand rassemblement qu’il dirige avec cette figure naissante de la «sahwa» (renaissance), Ali Benhadj. Il sera arrêté et condamné à cinq ans de prison, il sera libéré en 1987. Aidé en sous-main par un courant du régime, il annonce, le 18 février 1989 à la mosquée Al Sunna de Bab El Oued, la création du FIS. A l’occasion des élections municipales de juin 1990, le parti islamiste remporte le scrutin.
Pas de regret
Sous prétexte de dénoncer les lois électorales, celui qui cache son intransigeance sous «une courtoisie apparente», selon le mot de Achour Cheurfi (biographie, Casbah Ed.) Abassi lance le 28 juin 1991 son premier appel à la désobéissance civile.
Il est incarcéré deux jours après à la prison de Blida et condamné par la cour militaire de cette ville à 12 ans de prison, le 15 juillet 1992, pour «complot contre l’autorité de l’Etat», «sabotage économique» et «distribution de tracts de nature à nuire à l’intérêt national». Le 15 juillet 1997, il est libéré de prison pour raison de santé, mais mis en résidence surveillée.
Dénoncé pour son soutien aux groupes armés, il sera à nouveau incarcéré en août 1997. Dans une lettre adressée au président Bouteflika, il apporte son «appui total et sans réserve» à Madani Mezrag, chef sanguinaire de l’AIS. Il sera finalement élargi le 2 juillet 2003.
Il part à Doha, au Qatar, où il a bénéficié des largesses de cet Etat du Golfe, où Bouteflika comptait de nombreux soutiens. Impliqué dans cet épisode de l’histoire politique du pays, le chef de file de l’islamisme algérien ne s’est pas exprimé sur la tragédie de la décennie du terrorisme, qui a fait des milliers de morts.
Pourtant, sa responsabilité et celle des nervis de son parti dans cet épisode douloureux de la
Iddir Nadir
25 avril 2019 à 9 h 30 min
L’ancien dirigeant du FIS dissous, Abassi Madani, est décédé, hier, à l’âge de 88 ans à Doha, au Qatar, des suites d’une longue maladie.
Le défunt, qui souffrait d’un ulcère de l’estomac et d’hypertension artérielle, a été hospitalisé plusieurs jours au Qatar, où il avait choisi de résider depuis 2004, rapporte l’APS citant ses proches.
Né en 1931 à Sidi Okba (Biskra), Abassi Madani rejoint le PPA. Arrêté le 17 novembre 1954, il est incarcéré jusqu’à la fin de la guerre. Inscrit à l’université d’Alger, il fera la rencontre d’El Hachemi Tidjani, secrétaire général de la faculté d’Alger.
Avec ce dernier et d’anciens membres de l’Association des ouléma, à l’instar de Omar Al Arbaoui, Mesbah Houidek, Ahmed Sahnoun, il crée l’association El Qiyam El Islamiya (Valeurs islamiques), dont il sera l’un des membres les plus en vue.
Voulant «restaurer les valeurs authentiques de l’islam», et la formation d’une «dawla islamia» (Etat islamique), l’organisation tolérée par Ben Bella fut dissoute par Houari Boumediène suite à ses prises de position contre l’exécution de Sayyid Qotb, membre des Frères musulmans en Egypte, par Gamal Abdel Nasser.
Cela n’a guère empêché les membres d’El Qiyam de poursuivre leur prosélytisme agressif contre les communistes, les femmes «dévergondées»…
Sans se départir de ses positions contre l’«occidentalisation» de la société algérienne, Abassi reste membre du FLN en se faisant élire à l’APW d’Alger. Enseignant de sociologie à la faculté des sciences humaines de Bouzaréah (Alger), il bénéficie de 1975 à 1978 d’une bourse à Londres pour préparer sa thèse de doctorat. Il revient en Algérie et enseigne la psychopédagogie à l’université d’Alger. Là, il soutient ses étudiants «arabisants» contre les groupes du PAGS et les berbéristes.
Participant à la «daoua» (prédication) menée par la mouvance islamiste à l’université et côtoyant les figures de cette tendance, il se fait connaître par des actions d’éclat avec l’arrivée au pouvoir de Chadli Bendjedid.
Les islamistes feront une première victime de l’intolérance : l’étudiant Kamel Amzal, 20 ans, militant identitaire et syndicaliste, assassiné à la résidence universitaire de Ben Aknoun. Avec Soltani et Cheikh Sahnouni, Abassi rédige une plateforme de 14 points adressée au chef de l’Etat.
Suivra un grand rassemblement qu’il dirige avec cette figure naissante de la «sahwa» (renaissance), Ali Benhadj. Il sera arrêté et condamné à cinq ans de prison, il sera libéré en 1987. Aidé en sous-main par un courant du régime, il annonce, le 18 février 1989 à la mosquée Al Sunna de Bab El Oued, la création du FIS. A l’occasion des élections municipales de juin 1990, le parti islamiste remporte le scrutin.
Pas de regret
Sous prétexte de dénoncer les lois électorales, celui qui cache son intransigeance sous «une courtoisie apparente», selon le mot de Achour Cheurfi (biographie, Casbah Ed.) Abassi lance le 28 juin 1991 son premier appel à la désobéissance civile.
Il est incarcéré deux jours après à la prison de Blida et condamné par la cour militaire de cette ville à 12 ans de prison, le 15 juillet 1992, pour «complot contre l’autorité de l’Etat», «sabotage économique» et «distribution de tracts de nature à nuire à l’intérêt national». Le 15 juillet 1997, il est libéré de prison pour raison de santé, mais mis en résidence surveillée.
Dénoncé pour son soutien aux groupes armés, il sera à nouveau incarcéré en août 1997. Dans une lettre adressée au président Bouteflika, il apporte son «appui total et sans réserve» à Madani Mezrag, chef sanguinaire de l’AIS. Il sera finalement élargi le 2 juillet 2003.
Il part à Doha, au Qatar, où il a bénéficié des largesses de cet Etat du Golfe, où Bouteflika comptait de nombreux soutiens. Impliqué dans cet épisode de l’histoire politique du pays, le chef de file de l’islamisme algérien ne s’est pas exprimé sur la tragédie de la décennie du terrorisme, qui a fait des milliers de morts.
Pourtant, sa responsabilité et celle des nervis de son parti dans cet épisode douloureux de la
georges- Messages : 125
Date d'inscription : 16/05/2017
Re: Algérie terre d'islam
L'Algérie indépendante s'est ruée avec quelques familles sur la manne monumentale de ses ressources minières et pétrolières. Et le peuple en prend plein la figure dans ces dictatures au nom de l'islam. Un peu facile.
Le sujet est sérieux, il mérite un dialogue sérieux, très argumenté. Les militaires tiennent le pouvoir, ils sont sokidaires dans ce nano-groupuscule d'intouchables.
L'islam modéré recueille la misère humaine effrayante, les radicalisés sont infiltrés par l'armée.
Je ne cesse de dire depuis des années que l'Algérie a raté sa chance historique au dialogue avec les français.
Tant pis, c'est foutu.
Le sujet est sérieux, il mérite un dialogue sérieux, très argumenté. Les militaires tiennent le pouvoir, ils sont sokidaires dans ce nano-groupuscule d'intouchables.
L'islam modéré recueille la misère humaine effrayante, les radicalisés sont infiltrés par l'armée.
Je ne cesse de dire depuis des années que l'Algérie a raté sa chance historique au dialogue avec les français.
Tant pis, c'est foutu.
Marmhonie- Messages : 725
Date d'inscription : 16/04/2017
Re: Algérie terre d'islam
C'est quoi l'islam modéré ? On égorge avec modération les non musulmabns
georges- Messages : 125
Date d'inscription : 16/05/2017
Re: Algérie terre d'islam
Il faut tout d’abord connaître le début de l’histoire, donc nous sommes en 1999 c’est plus ou moins la fin de la décennie noire en Algérie, l’ancien président quitte le pouvoir, et le pays a besoin d’un nouveau président. Depuis l’indépendance en 1962 et jusqu’à la 1999 c’etait le FLN (Front de Libération Nationale qui a lutté pour l’indépendance de l’Algérie) et l’Armée nationale qui choisissent le président soit directement soit indirectement comme en 1999 en accordant leur soutien à Abdelaziz Bouteflika, et comme le FLN avait une certaine légitimité à ce moment là, Il a donc été élu au suffrage universel, le mandat présidentiel en Algérie est de 5 ans et on ne peut cumuler que 2 mandats selon la constitution .
Alors après de bon résultats durant le premier quinquennat, il a été élu une seconde fois et à ce moment là il était très populaire, sauf qu’a la fin de son deuxième mandat en 2008 et sous prétexte qu’il avait d’autres réformes encore meilleures à faire passer, il a changé la constitution pour autoriser le cumul illimité de mandats (il rechangea la constitution en 2016 pour revenir à 2 mandats maximum) et à partir de ce moment là, il commença à devenir impopulaire déjà à cause de ça et à cause d’autres problèmes liés à son régime dont la fuite des cerveaux, corruption généralisée, l’octroi des marchés publics aux proches du gouvernement qui se sont enrichis de plus en plus avec l’argent du contribuable etc.
Tout s’aggrava encore plus avec un AVC qu’il a eu en 2013, moment à partir duquel il reste partiellement paralysé jusqu’à aujourd’hui et en fauteuil roulant, mais malgré ça il a entamé un 4ieme mandat en 2014 ( et donc il aura cumulé 20 ans de présidence à la fin de ce mois ), et donc les Algériens souffraient plus ou moins en silence car généralement dés qu’une personnalité politique ou un journaliste osait s’opposer c’était soit des disparitions bizarres ou des années de prisons pour des motifs imaginaires, et malgré ça les Algériens ont gardé espoir et ont cru que le 4ieme mandat était le dernier, mais contre toute attente et malgré son état de santé il s’est présenté (avec le soutien du FLN et d’une alliance des principaux partis Algériens ) donc le peuple a craint qu’il remporte encore une fois les élections soit légalement soit en fraudant, et s’est révolté en dénonçant tous les méfaits de ce régime durant ces 10 dernières années de mal-gérance, et sont sortis depuis le 22 Février dernier et chaque Vendredi depuis en masse pour demander à l’acuel président de ne plus se représenter et ont exigé le départ de tous le gouvernement ainsi que la dissolution de tous ces partis qui nuisent au pays, et ont été d’accord pour garder le FLN avec sa légitimité au musée, sauf que la réponse du gouvernement a été contre toute attente toute autre donc au lieu d’ecouter l’action populaire, ils ont procédé à des remaniements, ont promis comme à leurs habitudes des changements , des référendums pour faire participer le peuple, un grand débat national, et ont prolongé le 4ieme mandat sans donner de date de fin et par la même occasion reporté les élections présidentielles qui devaient avoir lieu le 18 Avril.
Actuellement, toutes ces décisions du gouvernement n’ont que renforcé l’unité du peuple Algérien ainsi le dernier Vendredi même les policiers et CRS en tenue ont refusé de tirer des flashball et autres lacrymogènes etc. sur leurs frères et sœurs pacifistes et ont rejoint les manifestations à travers tous le territoire national, manifestation qui demandent à présent la démission de tous les gouvernement et le maintien des élections présidentielles, l’étau se resserre pour le gouvernement actuel et on attends toujours qu’il répondent favorablement à leur peuple, donc affaire à suivre .
Alors après de bon résultats durant le premier quinquennat, il a été élu une seconde fois et à ce moment là il était très populaire, sauf qu’a la fin de son deuxième mandat en 2008 et sous prétexte qu’il avait d’autres réformes encore meilleures à faire passer, il a changé la constitution pour autoriser le cumul illimité de mandats (il rechangea la constitution en 2016 pour revenir à 2 mandats maximum) et à partir de ce moment là, il commença à devenir impopulaire déjà à cause de ça et à cause d’autres problèmes liés à son régime dont la fuite des cerveaux, corruption généralisée, l’octroi des marchés publics aux proches du gouvernement qui se sont enrichis de plus en plus avec l’argent du contribuable etc.
Tout s’aggrava encore plus avec un AVC qu’il a eu en 2013, moment à partir duquel il reste partiellement paralysé jusqu’à aujourd’hui et en fauteuil roulant, mais malgré ça il a entamé un 4ieme mandat en 2014 ( et donc il aura cumulé 20 ans de présidence à la fin de ce mois ), et donc les Algériens souffraient plus ou moins en silence car généralement dés qu’une personnalité politique ou un journaliste osait s’opposer c’était soit des disparitions bizarres ou des années de prisons pour des motifs imaginaires, et malgré ça les Algériens ont gardé espoir et ont cru que le 4ieme mandat était le dernier, mais contre toute attente et malgré son état de santé il s’est présenté (avec le soutien du FLN et d’une alliance des principaux partis Algériens ) donc le peuple a craint qu’il remporte encore une fois les élections soit légalement soit en fraudant, et s’est révolté en dénonçant tous les méfaits de ce régime durant ces 10 dernières années de mal-gérance, et sont sortis depuis le 22 Février dernier et chaque Vendredi depuis en masse pour demander à l’acuel président de ne plus se représenter et ont exigé le départ de tous le gouvernement ainsi que la dissolution de tous ces partis qui nuisent au pays, et ont été d’accord pour garder le FLN avec sa légitimité au musée, sauf que la réponse du gouvernement a été contre toute attente toute autre donc au lieu d’ecouter l’action populaire, ils ont procédé à des remaniements, ont promis comme à leurs habitudes des changements , des référendums pour faire participer le peuple, un grand débat national, et ont prolongé le 4ieme mandat sans donner de date de fin et par la même occasion reporté les élections présidentielles qui devaient avoir lieu le 18 Avril.
Actuellement, toutes ces décisions du gouvernement n’ont que renforcé l’unité du peuple Algérien ainsi le dernier Vendredi même les policiers et CRS en tenue ont refusé de tirer des flashball et autres lacrymogènes etc. sur leurs frères et sœurs pacifistes et ont rejoint les manifestations à travers tous le territoire national, manifestation qui demandent à présent la démission de tous les gouvernement et le maintien des élections présidentielles, l’étau se resserre pour le gouvernement actuel et on attends toujours qu’il répondent favorablement à leur peuple, donc affaire à suivre .
georges- Messages : 125
Date d'inscription : 16/05/2017
Re: Algérie terre d'islam
Le Salafiste Abdelfatah Hamadache appelle au ‘’meurtres’’ des Chrétiens
Le prédicateur salafiste Abdelfatah Hamadache remet une couche. Dans une nouvel enregistrement vidéo datant de quelques jours, il appelle à la «destruction de toutes les églises d’Algérie» et «aux meurtres de tous ceux qui se sont convertis christianisme».
La sortie de cet intégriste intervient au même moment avec la fermeture des 12 églises en Kabylie. Pour rappel ce pseudo prédicateur a été condamné en 2016 à six mois de prison, dont trois ferme par le tribunal d’Oran. Le prédicateur salafiste avait émis une fatwa contre l’écrivain Kamel Daoud, appelant à son exécution.
Abdelfattah Hamadache a demandé l’exécution de l’écrivain pour apostasie après que ce dernier ait critiqué le rapport des musulmans à leur religion sur le plateau d’une chaîne de télévision française. Ce prétendu imam salafiste Abdelfatah Hamadache activait dans les rangs islamistes sous la fausse identité d’Abdelfatah Berriche, dit aussi «Abou Souleiman».
Des précisions décisives ont été apportées sur ce personnage par le capitaine Ahmed Chouchane, ancien officier des forces spéciales. Dans son livre publié sur Internet en 2012, le capitaine Chouchane relate de façon détaillée le rôle joué par Hamadache. Il avait découvert sa véritable identité-dans la mutinerie des détenus de la prison de Berrouaghia. Et comment, quelques semaines avant le drame, il avait été transféré à Berrouaghia.
Depuis quelques années, le prédicateur salafiste Hamadache est en effet invité sur les plateaux des nouvelles chaînes «privées» pour prêcher la haine en toute impunité. Ses discours incendiaires, ne lui ont valu jusqu’à ce jour aucun rappel à l’ordre.
Le prédicateur salafiste Abdelfatah Hamadache remet une couche. Dans une nouvel enregistrement vidéo datant de quelques jours, il appelle à la «destruction de toutes les églises d’Algérie» et «aux meurtres de tous ceux qui se sont convertis christianisme».
La sortie de cet intégriste intervient au même moment avec la fermeture des 12 églises en Kabylie. Pour rappel ce pseudo prédicateur a été condamné en 2016 à six mois de prison, dont trois ferme par le tribunal d’Oran. Le prédicateur salafiste avait émis une fatwa contre l’écrivain Kamel Daoud, appelant à son exécution.
Abdelfattah Hamadache a demandé l’exécution de l’écrivain pour apostasie après que ce dernier ait critiqué le rapport des musulmans à leur religion sur le plateau d’une chaîne de télévision française. Ce prétendu imam salafiste Abdelfatah Hamadache activait dans les rangs islamistes sous la fausse identité d’Abdelfatah Berriche, dit aussi «Abou Souleiman».
Des précisions décisives ont été apportées sur ce personnage par le capitaine Ahmed Chouchane, ancien officier des forces spéciales. Dans son livre publié sur Internet en 2012, le capitaine Chouchane relate de façon détaillée le rôle joué par Hamadache. Il avait découvert sa véritable identité-dans la mutinerie des détenus de la prison de Berrouaghia. Et comment, quelques semaines avant le drame, il avait été transféré à Berrouaghia.
Depuis quelques années, le prédicateur salafiste Hamadache est en effet invité sur les plateaux des nouvelles chaînes «privées» pour prêcher la haine en toute impunité. Ses discours incendiaires, ne lui ont valu jusqu’à ce jour aucun rappel à l’ordre.
georges- Messages : 125
Date d'inscription : 16/05/2017
Re: Algérie terre d'islam
Qui est le général Saïd Chengriha ? Le témoignage de Habib Souaïdia
par AW · Publié décembre 28, 2019 · Mis à jour décembre 30, 2019
Algeria-Watch, 28 décembre 2019
Suite au décès, le 23 décembre 2019, du général de corps d’armée Gaïd Salah, à l’âge de 79 ans, c’est le général-major Saïd Chengriha (74 ans), commandant des forces terrestres, qui l’a remplacé par intérim à la tête de l’état-major de l’ANP. Très proche de longue date de Gaïd Salah, Chengriha a souvent servi à ses côtés (voir la photo de l’un et l’autre à Tindouf, au début des années 1980).
Dans son livre La Sale Guerre (La Découverte, 2001), Habib Souaïdia a rendu compte des crimes dont s’est rendu responsable le colonel Saïd Chengriha lorsqu’il était, de mars 1993 à fin 1994, le commandant en second (puis par intérim) du secteur opérationnel de Bouira (SOB), rattaché au Centre de commandement de la lutte antisubversive (CCLAS). Il était alors le supérieur direct du sous-lieutenant Habib Souaïdia, affecté début 1993 au 25e régiment de reconnaissance (l’une des cinq unités des forces spéciales de l’armée chargées de la lutte antiterroriste), stationné à Lakhdaria pendant toute la période. Avec l’accord d’Habib Souaïdia, nous reprenons ci-après quelques extraits de son livre relatant certains actes du colonel Chengriha, qui s’est alors illustré par sa férocité.
Précisons qu’en 1995, le colonel Chengriha a été muté à l’École des blindés de Constantine où il est resté quelques mois, avant de rejoindre en 1996 la 8e brigade blindée stationnée à Sidi Bel-Abbès à l’ouest de l’Algérie. À ce titre, il a dirigé le Secteur opérationnel de Sidi Bel-Abbès (SOBA) et le Secteur opérationnel de l’ouest algérois (COWAL), qui étaient également rattaché au CCLAS et où il a continué à commettre et faire commettre à large échelle les crimes de guerre qui ont caractérisée la terrible guerre contre les civils conduite par les généraux janviéristes de 1992 à 2000. Rappelons que c’est dans cette région dont il était responsable jusqu’en 2003 que, fin 1997 et début 1998, eurent lieu dans la wilaya de Relizane de terribles massacres (plus de 1 400 villageois tués dans des conditions atroces), attribués aux « groupes islamiques de l’armée ».
Saïd Chengriha a été nommé général en 1998, puis général-major en 2003, occupant le poste d’adjoint au commandant de la IIIe région militaire (Béchar). Il en prend la tête en août 2004, jusqu’à sa nomination en juillet 2018 comme commandant des forces terrestres de l’ANP. La promotion de ce dernier, comme celles à de nombreux postes sensibles d’autres officiers ayant gagné leurs galons de criminels de guerre lors de la « sale guerre », a marqué un tournant majeur, confirmant au fil des mutations le rôle actuellement croissant de ces officiers à la tête de l’armée. C’est notamment le cas du général-major Amar Athamnia, qui commandait à l’époque (avec le grade de colonel) le 12e régiment de para-commandos (12e RPC), qualifié de « régiment des assassins » par Habib Souaïdia dans son livre, et qui a été nommé en 2005 par Gaïd Salah à la tête de la Ve région militaire (poste qu’il occupait encore fin 2019). Ou encore du général-major Mohamed Tlemçani, nommé en 2018 au poste de chef d’état-major des forces terrestres, qui avait commandé dans les années 1990 le 4e RPC, unité des forces spéciales ayant également commis alors des crimes de guerre dans l’Algérois et dans d’autres régions. La direction de la IVe région militaire a quant à elle été confiée en août 2018 à un autre parachutiste acteur de la sale guerre, le général-major Hassan Alaïmia, ex-commandant du 18e RPC installé dans les années 1990 à Boufarik (Blida) et d’autres régions de l’Algérois, là où ont eu lieu les pires exactions des forces spéciales de l’armée et des « groupes islamistes de l’armée » contrôlés par le DRS.
On peut penser que ces officiers et leurs pairs à la tête de l’armée feront corps autour de leur nouveau chef, le général Chengriha, pour agir de façon concertée face au hirak. Reste à savoir dans quel sens, celui du dialogue ou celui de la répression… En évoquant l’implication et la continuité des hommes à leurs postes, nous rappelons que la quête de justice et vérité pour la paix et la réconciliation reste au cœur des exigences du peuple algérien, qui n’ignore rien de son histoire récente. Ces officiers qui ont exécuté sans états d’âme les ordres des janviéristes ont l’occasion inespérée de modifier positivement leur bilan face au peuple et à l’histoire. Espérons qu’ils sauront la saisir…
Extraits du chapitre 6, La « Société nationale de formation des terroristes »
Mon arrivée à Lakhdaria [en mars 1993] a coïncidé avec l’installation d’un nouveau commandant de secteur : le général Abdelaziz Medjahed. Mohamed Lamari avait décidé de créer des « centres opérationnels de lutte antisubversive » (COLAS), qui regroupaient plusieurs secteurs militaires. Lakhdaria était ainsi rattachée au secteur opérationnel de Bouira (SOB) et commandé désormais par le général Medjahed, secondé par le colonel Chengriha. […]
L’été 1993 s’annonçait très chaud. Mais il ne s’agissait pas des conditions climatiques. Le général Medjahed et le colonel Chengriha nous avaient donné l’ordre d’incendier, avec de l’essence, plusieurs montagnes près de Lakhdaria et en Kabylie. Lakhdaria était connu pour être un lieu de transit des groupes terroristes : ils passaient par là pour se rendre en Kabylie, à Jijel ou dans l’Est du pays. Le terrain très boisé facilitait leurs déplacements : il était impossible de voir quoi que ce soit par hélicoptère. Le feu allait non seulement les déloger mais surtout dégager le terrain et nous permettre de voir de loin tout déplacement suspect. En raison des feux de forêts que nous avions allumés, la température atteignait parfois les 45 degrés. Des arbres centenaires brûlaient. Ce désastre écologique n’a pas manqué de faire des morts parmi la population civile. En Kabylie, par exemple, cinq personnes ont trouvé la mort. En l’espace de deux mois, des dizaines de milliers d’hectares de forêts et de pâturages ont été détruits. […]
Extraits du chapitre 8, La descente aux enfers
[Février 1994] Il s’est ensuite passé ce qui se passait systématiquement avec les personnes arrêtées. À chaque fois, les hommes du DRS basés chez nous demandaient des instructions au général Medjahed ou à son chef d’état-major, le colonel Chengriha. En général, l’ordre était toujours le même : « Habtouh lel-oued ! », c’est-à-dire « Fait-les descendre à l’oued ». Ce qui voulait dire : « Liquide-les » (pas nécessairement au bord de l’oued, ce pouvait être n’importe où). Je précise que nos chefs utilisaient également d’autres formules à peine codées pour ordonner de torturer les prisonniers afin d’obtenir des renseignements : « Traitez-les sur place », « Faite l’exploitation sur place » ou « Exploitez-les »… (ce n’est qu’ensuite qu’ils étaient exécutés).
Ce soir-là, vers 18 h 30, le lieutenant Abdelhak et deux officiers du 25e RR (les lieutenants Mounir Bouziane et Chemseddine Saadaoui) ont fait sortir des cellules le maire de Lakhdaria et ses cinq codétenus (qui avaient été arrêtés avant lui). Ils étaient dans un état lamentable, menottés avec du fil de fer et les yeux bandés. Ils les ont poussés, comme des bêtes qu’on mène à l’abattoir, dans un camion Toyota bâché (un véhicule appartenant à la commune et non à l’armée ; ils utilisaient souvent ce type de véhicule pour ces « opérations » très spéciales). On m’a donné l’ordre de sortir avec une quinzaine d’hommes en Jeep pour assurer leur protection de loin. Je les ai vus s’arrêter au bord de l’oued Isser. Ils ont fait descendre les six hommes, les ont contraints à s’agenouiller et les ont tués l’un après l’autre de deux balles de Klach dans la nuque. Ils ont laissé les corps sur place.
Lors des vingt-sept mois que j’ai passés à Lakhdaria, j’ai été le témoin direct d’assassinats de ce type au moins une quinzaine de fois. Ceux qui pratiquaient ces exécutions sommaires étaient aussi bien des hommes de notre garnison que des officiers venus d’Alger. Parmi les premiers, outre les lieutenants que je viens de citer, il y avait des officiers du 25e RR, du DRS de Lakhdaria et du SOB ; je peux citer le commandant Bénaïch (l’adjoint du colonel Chengriha), le colonel Chengriha lui-même et le commandant Ben Ahmed (qui a pris le commandement du 25e RR après le lieutenant-colonel Daoud, parti début 1994 pour faire l’école de guerre en Russie). D’Alger, venaient souvent des lieutenants et des capitaines du CPMI et des autres CMI : ayant recueilli dans d’autres secteurs des renseignements sur des suspects de notre région, ils venaient eux-mêmes les arrêter avec notre aide, puis ils les torturaient et les exécutaient. […]
Au mois de mai [1994], la vague d’arrestations a pris de l’ampleur à Lakhdaria. Une nuit, on m’a donné l’ordre d’accompagner avec mes hommes des officiers du DRS qui avaient une « mission ». Ces derniers, habillés en civils, ressemblant à des terroristes (ils avaient une barbe de quinze jours ; cela arrivait souvent : je savais que quand les hommes du DRS se laissaient pousser la barbe, c’est qu’ils préparaient une « sale mission » où ils se feraient passer pour des tangos), avaient des listes de noms. Arrivés dans un hameau, ils m’avaient demandé d’attendre à l’entrée du village. J’ai posté mes hommes tout autour de ces habitations précaires où dormaient des gens très modestes. Au bout de trois quarts d’heure, les quatre officiers étaient revenus avec cinq hommes. Les mains derrière le dos, ligotés avec du fil de fer, une cagoule sur la tête qui les empêchait de voir, ils marchaient en tremblant mais sans rien dire, comme s’ils connaissaient leur sort. À mon retour au PC, d’autres collègues, qui étaient sortis également avec des officiers du DRS, avaient ramené eux aussi des « prisonniers ».
Je me rappelle les noms de certains d’entre eux, que leurs familles considèrent aujourd’hui comme disparus ou dont elles pensent qu’ils ont été assassinés par des islamistes. Je tiens à apporter le démenti le plus catégorique sur ce point. Les personnes dont les noms suivent ont été assassinées en mai et juin 1994 par les militaires de Lakhdaria, sur ordre des généraux avec l’accord du colonel Chengriha, alors commandant du SOB. Il s’agit des frères Braiti, des frères Bairi, de Farid Kadi, Fateh Azraoui, Abdelwaheb Boudjemaa, Mohamed Messaoudi, Mohamed Moutadjer, Djamel Mekhazni et des frères Boussoufa.
Ces derniers, je les connaissais personnellement. L’aîné était un paisible père de famille et travaillait dans une usine de peinture, la SNIC, et l’autre était artiste peintre. Les officiers du CMI affirmaient qu’ils avaient des liens avec les terroristes. Mais ils étaient tout sauf des terroristes, j’en suis convaincu ; ils ne faisaient même pas de politique. Les frères Boussoufa ont été tués dans des conditions effroyables.
Je regardais ce manège : des gens qu’on arrête, qu’on torture, qu’on tue et dont on brûle les cadavres. Un cycle infernal : depuis mon arrivée à Lakhdaria, j’avais vu au moins une centaine de personnes liquidées. Que faire ? La question me taraudait l’esprit. Déserter ? Pour aller ou ? Rejoindre les groupes armés ? Pour tuer des innocents ? Non.
Je n’osais même plus parler pour plaider la cause de certains innocents : le colonel Chengriha, qui nous commandait depuis quelques semaines en remplacement du général Medjahed, m’avait déjà plusieurs fois rappelé à l’ordre. Je ne voulais pas susciter la colère des éléments du CMI, ni celle de mes supérieurs, et je me tenais à carreau depuis quelques semaines. J’avais pensé prendre des photos, mais je n’ai pas pu. Cela aurait éveillé les soupçons. À cette époque, j’étais décidé : à la première occasion, je déserterai à l’étranger et je parlerai de tout ce que j’avais vu. J’attendrai mon heure encore très longtemps… […]
Un soir du mois de juin 1994, mon supérieur, le colonel Chengriha, voulait effectuer une patrouille dans les rues de Lakhdaria : il lui arrivait de vouloir sortir juste pour se balader. Il m’avait demandé de l’accompagner avec ma section. Nombreux sont les officiers supérieurs qui ne prenaient aucun risque. Il était l’un d’eux. Eux étaient payés pour donner des ordres, nous, nous étions sous-payés pour mourir.
Nous avions pris cinq Toyota et nous faisions une ronde depuis une demi-heure quand un homme a surgi dans l’obscurité. Il quittait son domicile à minuit, après l’heure du couvre-feu. Le menaçant avec ma Kalachnikov, je lui ai ordonné de mettre les mains en l’air.
« Où vas-tu ?
– Je cherche des allumettes ! », me répondit-il avec nonchalance.
Le colonel Chengriha est sorti de sa Toyota pour voir ce qui se passait. Il m’a ordonné d’aller perquisitionner dans la maison. Avec cinq hommes, j’ai fait irruption dans le domicile du suspect. Soudain, un coup de feu a éclaté à l’extérieur. Je suis sorti en courant. L’homme gisait dans une mare de sang. Le colonel venait de lui tirer une balle dans la tête.
« A-t-il cherché à s’échapper, mon colonel ?
– Ce sont tous des terroristes. Viens, on part !
– J’appelle une ambulance ?
– Non ! Allez, on part. »
Le lendemain, les habitants du quartier trouvaient un cadavre : encore un acte terroriste… Qui était cet homme ? Je ne l’ai jamais su.
par AW · Publié décembre 28, 2019 · Mis à jour décembre 30, 2019
Algeria-Watch, 28 décembre 2019
Suite au décès, le 23 décembre 2019, du général de corps d’armée Gaïd Salah, à l’âge de 79 ans, c’est le général-major Saïd Chengriha (74 ans), commandant des forces terrestres, qui l’a remplacé par intérim à la tête de l’état-major de l’ANP. Très proche de longue date de Gaïd Salah, Chengriha a souvent servi à ses côtés (voir la photo de l’un et l’autre à Tindouf, au début des années 1980).
Dans son livre La Sale Guerre (La Découverte, 2001), Habib Souaïdia a rendu compte des crimes dont s’est rendu responsable le colonel Saïd Chengriha lorsqu’il était, de mars 1993 à fin 1994, le commandant en second (puis par intérim) du secteur opérationnel de Bouira (SOB), rattaché au Centre de commandement de la lutte antisubversive (CCLAS). Il était alors le supérieur direct du sous-lieutenant Habib Souaïdia, affecté début 1993 au 25e régiment de reconnaissance (l’une des cinq unités des forces spéciales de l’armée chargées de la lutte antiterroriste), stationné à Lakhdaria pendant toute la période. Avec l’accord d’Habib Souaïdia, nous reprenons ci-après quelques extraits de son livre relatant certains actes du colonel Chengriha, qui s’est alors illustré par sa férocité.
Précisons qu’en 1995, le colonel Chengriha a été muté à l’École des blindés de Constantine où il est resté quelques mois, avant de rejoindre en 1996 la 8e brigade blindée stationnée à Sidi Bel-Abbès à l’ouest de l’Algérie. À ce titre, il a dirigé le Secteur opérationnel de Sidi Bel-Abbès (SOBA) et le Secteur opérationnel de l’ouest algérois (COWAL), qui étaient également rattaché au CCLAS et où il a continué à commettre et faire commettre à large échelle les crimes de guerre qui ont caractérisée la terrible guerre contre les civils conduite par les généraux janviéristes de 1992 à 2000. Rappelons que c’est dans cette région dont il était responsable jusqu’en 2003 que, fin 1997 et début 1998, eurent lieu dans la wilaya de Relizane de terribles massacres (plus de 1 400 villageois tués dans des conditions atroces), attribués aux « groupes islamiques de l’armée ».
Saïd Chengriha a été nommé général en 1998, puis général-major en 2003, occupant le poste d’adjoint au commandant de la IIIe région militaire (Béchar). Il en prend la tête en août 2004, jusqu’à sa nomination en juillet 2018 comme commandant des forces terrestres de l’ANP. La promotion de ce dernier, comme celles à de nombreux postes sensibles d’autres officiers ayant gagné leurs galons de criminels de guerre lors de la « sale guerre », a marqué un tournant majeur, confirmant au fil des mutations le rôle actuellement croissant de ces officiers à la tête de l’armée. C’est notamment le cas du général-major Amar Athamnia, qui commandait à l’époque (avec le grade de colonel) le 12e régiment de para-commandos (12e RPC), qualifié de « régiment des assassins » par Habib Souaïdia dans son livre, et qui a été nommé en 2005 par Gaïd Salah à la tête de la Ve région militaire (poste qu’il occupait encore fin 2019). Ou encore du général-major Mohamed Tlemçani, nommé en 2018 au poste de chef d’état-major des forces terrestres, qui avait commandé dans les années 1990 le 4e RPC, unité des forces spéciales ayant également commis alors des crimes de guerre dans l’Algérois et dans d’autres régions. La direction de la IVe région militaire a quant à elle été confiée en août 2018 à un autre parachutiste acteur de la sale guerre, le général-major Hassan Alaïmia, ex-commandant du 18e RPC installé dans les années 1990 à Boufarik (Blida) et d’autres régions de l’Algérois, là où ont eu lieu les pires exactions des forces spéciales de l’armée et des « groupes islamistes de l’armée » contrôlés par le DRS.
On peut penser que ces officiers et leurs pairs à la tête de l’armée feront corps autour de leur nouveau chef, le général Chengriha, pour agir de façon concertée face au hirak. Reste à savoir dans quel sens, celui du dialogue ou celui de la répression… En évoquant l’implication et la continuité des hommes à leurs postes, nous rappelons que la quête de justice et vérité pour la paix et la réconciliation reste au cœur des exigences du peuple algérien, qui n’ignore rien de son histoire récente. Ces officiers qui ont exécuté sans états d’âme les ordres des janviéristes ont l’occasion inespérée de modifier positivement leur bilan face au peuple et à l’histoire. Espérons qu’ils sauront la saisir…
Extraits du chapitre 6, La « Société nationale de formation des terroristes »
Mon arrivée à Lakhdaria [en mars 1993] a coïncidé avec l’installation d’un nouveau commandant de secteur : le général Abdelaziz Medjahed. Mohamed Lamari avait décidé de créer des « centres opérationnels de lutte antisubversive » (COLAS), qui regroupaient plusieurs secteurs militaires. Lakhdaria était ainsi rattachée au secteur opérationnel de Bouira (SOB) et commandé désormais par le général Medjahed, secondé par le colonel Chengriha. […]
L’été 1993 s’annonçait très chaud. Mais il ne s’agissait pas des conditions climatiques. Le général Medjahed et le colonel Chengriha nous avaient donné l’ordre d’incendier, avec de l’essence, plusieurs montagnes près de Lakhdaria et en Kabylie. Lakhdaria était connu pour être un lieu de transit des groupes terroristes : ils passaient par là pour se rendre en Kabylie, à Jijel ou dans l’Est du pays. Le terrain très boisé facilitait leurs déplacements : il était impossible de voir quoi que ce soit par hélicoptère. Le feu allait non seulement les déloger mais surtout dégager le terrain et nous permettre de voir de loin tout déplacement suspect. En raison des feux de forêts que nous avions allumés, la température atteignait parfois les 45 degrés. Des arbres centenaires brûlaient. Ce désastre écologique n’a pas manqué de faire des morts parmi la population civile. En Kabylie, par exemple, cinq personnes ont trouvé la mort. En l’espace de deux mois, des dizaines de milliers d’hectares de forêts et de pâturages ont été détruits. […]
Extraits du chapitre 8, La descente aux enfers
[Février 1994] Il s’est ensuite passé ce qui se passait systématiquement avec les personnes arrêtées. À chaque fois, les hommes du DRS basés chez nous demandaient des instructions au général Medjahed ou à son chef d’état-major, le colonel Chengriha. En général, l’ordre était toujours le même : « Habtouh lel-oued ! », c’est-à-dire « Fait-les descendre à l’oued ». Ce qui voulait dire : « Liquide-les » (pas nécessairement au bord de l’oued, ce pouvait être n’importe où). Je précise que nos chefs utilisaient également d’autres formules à peine codées pour ordonner de torturer les prisonniers afin d’obtenir des renseignements : « Traitez-les sur place », « Faite l’exploitation sur place » ou « Exploitez-les »… (ce n’est qu’ensuite qu’ils étaient exécutés).
Ce soir-là, vers 18 h 30, le lieutenant Abdelhak et deux officiers du 25e RR (les lieutenants Mounir Bouziane et Chemseddine Saadaoui) ont fait sortir des cellules le maire de Lakhdaria et ses cinq codétenus (qui avaient été arrêtés avant lui). Ils étaient dans un état lamentable, menottés avec du fil de fer et les yeux bandés. Ils les ont poussés, comme des bêtes qu’on mène à l’abattoir, dans un camion Toyota bâché (un véhicule appartenant à la commune et non à l’armée ; ils utilisaient souvent ce type de véhicule pour ces « opérations » très spéciales). On m’a donné l’ordre de sortir avec une quinzaine d’hommes en Jeep pour assurer leur protection de loin. Je les ai vus s’arrêter au bord de l’oued Isser. Ils ont fait descendre les six hommes, les ont contraints à s’agenouiller et les ont tués l’un après l’autre de deux balles de Klach dans la nuque. Ils ont laissé les corps sur place.
Lors des vingt-sept mois que j’ai passés à Lakhdaria, j’ai été le témoin direct d’assassinats de ce type au moins une quinzaine de fois. Ceux qui pratiquaient ces exécutions sommaires étaient aussi bien des hommes de notre garnison que des officiers venus d’Alger. Parmi les premiers, outre les lieutenants que je viens de citer, il y avait des officiers du 25e RR, du DRS de Lakhdaria et du SOB ; je peux citer le commandant Bénaïch (l’adjoint du colonel Chengriha), le colonel Chengriha lui-même et le commandant Ben Ahmed (qui a pris le commandement du 25e RR après le lieutenant-colonel Daoud, parti début 1994 pour faire l’école de guerre en Russie). D’Alger, venaient souvent des lieutenants et des capitaines du CPMI et des autres CMI : ayant recueilli dans d’autres secteurs des renseignements sur des suspects de notre région, ils venaient eux-mêmes les arrêter avec notre aide, puis ils les torturaient et les exécutaient. […]
Au mois de mai [1994], la vague d’arrestations a pris de l’ampleur à Lakhdaria. Une nuit, on m’a donné l’ordre d’accompagner avec mes hommes des officiers du DRS qui avaient une « mission ». Ces derniers, habillés en civils, ressemblant à des terroristes (ils avaient une barbe de quinze jours ; cela arrivait souvent : je savais que quand les hommes du DRS se laissaient pousser la barbe, c’est qu’ils préparaient une « sale mission » où ils se feraient passer pour des tangos), avaient des listes de noms. Arrivés dans un hameau, ils m’avaient demandé d’attendre à l’entrée du village. J’ai posté mes hommes tout autour de ces habitations précaires où dormaient des gens très modestes. Au bout de trois quarts d’heure, les quatre officiers étaient revenus avec cinq hommes. Les mains derrière le dos, ligotés avec du fil de fer, une cagoule sur la tête qui les empêchait de voir, ils marchaient en tremblant mais sans rien dire, comme s’ils connaissaient leur sort. À mon retour au PC, d’autres collègues, qui étaient sortis également avec des officiers du DRS, avaient ramené eux aussi des « prisonniers ».
Je me rappelle les noms de certains d’entre eux, que leurs familles considèrent aujourd’hui comme disparus ou dont elles pensent qu’ils ont été assassinés par des islamistes. Je tiens à apporter le démenti le plus catégorique sur ce point. Les personnes dont les noms suivent ont été assassinées en mai et juin 1994 par les militaires de Lakhdaria, sur ordre des généraux avec l’accord du colonel Chengriha, alors commandant du SOB. Il s’agit des frères Braiti, des frères Bairi, de Farid Kadi, Fateh Azraoui, Abdelwaheb Boudjemaa, Mohamed Messaoudi, Mohamed Moutadjer, Djamel Mekhazni et des frères Boussoufa.
Ces derniers, je les connaissais personnellement. L’aîné était un paisible père de famille et travaillait dans une usine de peinture, la SNIC, et l’autre était artiste peintre. Les officiers du CMI affirmaient qu’ils avaient des liens avec les terroristes. Mais ils étaient tout sauf des terroristes, j’en suis convaincu ; ils ne faisaient même pas de politique. Les frères Boussoufa ont été tués dans des conditions effroyables.
Je regardais ce manège : des gens qu’on arrête, qu’on torture, qu’on tue et dont on brûle les cadavres. Un cycle infernal : depuis mon arrivée à Lakhdaria, j’avais vu au moins une centaine de personnes liquidées. Que faire ? La question me taraudait l’esprit. Déserter ? Pour aller ou ? Rejoindre les groupes armés ? Pour tuer des innocents ? Non.
Je n’osais même plus parler pour plaider la cause de certains innocents : le colonel Chengriha, qui nous commandait depuis quelques semaines en remplacement du général Medjahed, m’avait déjà plusieurs fois rappelé à l’ordre. Je ne voulais pas susciter la colère des éléments du CMI, ni celle de mes supérieurs, et je me tenais à carreau depuis quelques semaines. J’avais pensé prendre des photos, mais je n’ai pas pu. Cela aurait éveillé les soupçons. À cette époque, j’étais décidé : à la première occasion, je déserterai à l’étranger et je parlerai de tout ce que j’avais vu. J’attendrai mon heure encore très longtemps… […]
Un soir du mois de juin 1994, mon supérieur, le colonel Chengriha, voulait effectuer une patrouille dans les rues de Lakhdaria : il lui arrivait de vouloir sortir juste pour se balader. Il m’avait demandé de l’accompagner avec ma section. Nombreux sont les officiers supérieurs qui ne prenaient aucun risque. Il était l’un d’eux. Eux étaient payés pour donner des ordres, nous, nous étions sous-payés pour mourir.
Nous avions pris cinq Toyota et nous faisions une ronde depuis une demi-heure quand un homme a surgi dans l’obscurité. Il quittait son domicile à minuit, après l’heure du couvre-feu. Le menaçant avec ma Kalachnikov, je lui ai ordonné de mettre les mains en l’air.
« Où vas-tu ?
– Je cherche des allumettes ! », me répondit-il avec nonchalance.
Le colonel Chengriha est sorti de sa Toyota pour voir ce qui se passait. Il m’a ordonné d’aller perquisitionner dans la maison. Avec cinq hommes, j’ai fait irruption dans le domicile du suspect. Soudain, un coup de feu a éclaté à l’extérieur. Je suis sorti en courant. L’homme gisait dans une mare de sang. Le colonel venait de lui tirer une balle dans la tête.
« A-t-il cherché à s’échapper, mon colonel ?
– Ce sont tous des terroristes. Viens, on part !
– J’appelle une ambulance ?
– Non ! Allez, on part. »
Le lendemain, les habitants du quartier trouvaient un cadavre : encore un acte terroriste… Qui était cet homme ? Je ne l’ai jamais su.
Re: Algérie terre d'islam
L'Algérie devrait être une puissante démocratie autonome, avec son sous-sol exceptionnel. Les algériens n'ont jamais compris que le coup d'Etat pour cette soi-disant indépendance était un coup d'Etat pour qu'une micro bourgeoisie prenne un pouvoir absolu sur tout. Sur les humains réduits dans la misère, sur les âmes avec un islam qui sert les intérêts du pouvoir en place.
Ils ne font toujours pas leur devoir de mémoire pour comprendre ce qui s'est passé. Quand un pays est fier de sa dictature, il est foutu.
Aujourd'hui, aucune vision d'espoir, le pouvoir en place restera en place quitte à massacrer de nouveau.
Je l'avais dit et répété bien avant que Abdelaziz Bouteflika n'ose encore se représenter. Je disais que c'était sans aucun espoir. Evidemment, les trolls ont fait leur oeuvre, blabla l'Algérie.
Janvier 2020, rien n'a changé, les algériens ne croient même plus aux élections.
Ils ne font toujours pas leur devoir de mémoire pour comprendre ce qui s'est passé. Quand un pays est fier de sa dictature, il est foutu.
Aujourd'hui, aucune vision d'espoir, le pouvoir en place restera en place quitte à massacrer de nouveau.
Je l'avais dit et répété bien avant que Abdelaziz Bouteflika n'ose encore se représenter. Je disais que c'était sans aucun espoir. Evidemment, les trolls ont fait leur oeuvre, blabla l'Algérie.
Janvier 2020, rien n'a changé, les algériens ne croient même plus aux élections.
Marmhonie- Messages : 725
Date d'inscription : 16/04/2017
Re: Algérie terre d'islam
« Il y a en Algérie une grande peur de la partition libyenne »
Le chercheur Jalel Harchaoui décrypte le pragmatisme diplomatique d’Alger et son « scepticisme profond » à l’égard du maréchal Khalifa Haftar.
Propos recueillis par Frédéric Bobin Publié hier à 12h34, mis à jour hier à 14h52
Après l’attaque contre l’académie militaire de Tripoli, en Libye, le 5 janvier 2020. Ismail Zetouni / REUTERS
Jalel Harchaoui est chercheur à l’Institut des relations internationales de Clingendael (Pays-Bas), spécialiste de la Libye. Il est notamment l’auteur d’une étude sur la perception du conflit libyen par l’Algérie, « To close for comfort. How Algeria faces the libyan conflict », écrite pour le compte de l’organisation Small Arms Survey.
Alors que l’Allemagne s’apprête à accueillir à Berlin, dimanche 19 janvier, un nouveau sommet international sur la Libye, M. Harchaoui décrypte dans un entretien au Monde Afrique le regain d’intérêt pour le rôle de l’Algérie dans les tentatives de médiations diplomatiques autour d’une crise en proie à une escalade des ingérences étrangères.
Quelle est la marge de manœuvre de l’Algérie face au risque d’aggravation de la guerre à Tripoli ?
Jalel Harchoui Elle est très étroite. Quoi qu’il arrive, l’Algérie ne va pas participer d’une manière officielle à une intervention militaire hors de ses frontières. La sacro-sainte doctrine de non-intervention sera respectée, surtout dans l’actuelle période de transition. Une controverse polarisante comme un plongeon dans le conflit libyen lancerait une onde de choc au sein de l’Etat en ce début de présidence Tebboune. Il convient donc de ne pas avoir une imagination trop vive en pensant que, d’un seul coup, l’Algérie peut se lancer dans une aventure étrangère.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le réveil diplomatique d’Alger autour de la Libye
Cela étant dit, plusieurs philosophies coexistent et s’opposent au sein de l’appareil d’Etat algérien. Certaines factions sont tentées de suivre une stratégie populiste en instrumentalisant la haine ressentie par la population pour les élites et le système en place. D’autres factions tiennent à l’ordre avant tout, redoutent les réformes et rejettent le mouvement de protestation du Hirak. Cette dichotomie est une simplification grossière, mais elle fait écho aux divisions qui existent à l’étranger concernant la Libye. Aider Haftar et les Emirats arabes unis (EAU) à continuer leur offensive contre Tripoli est perçu comme un acte antidémocratique. Par conséquent, sur le plan de la rhétorique et de l’apparence au moins, le président Tebboune sait qu’il a intérêt à apaiser la partie contestataire du public algérien et donc à brider tout tropisme pro-Haftar. Cependant, l’establishment pris dans son ensemble ressent tout de même une petite préférence pour la philosophie émiratie, conservatrice, ce qui explique que l’Algérie ne va certainement pas s’associer d’une manière trop ostentatoire ou trop intense avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan.
Que peut donc faire l’Algérie ?
Si sa marge de manœuvre est étroite, elle n’est pas nulle pour autant. Un réveil de la diplomatie algérienne s’opère. C’est un pays qui a une tradition des affaires étrangères. Ce n’est pas un poids plume. Il y a une gravité diplomatique qui fait que quand Angela Merkel invite le président Tebboune, les autres pays conviés à la conférence de Berlin se demandent ce que va dire l’Algérie. Les Etats invités aux pourparlers de dimanche sont divisés. Chaque petite nuance véhiculée par la diplomatie algérienne a son importance. Alger en a conscience. Après une longue absence, l’Algérie orchestre son retour dans l’espace diplomatique à travers le dossier libyen. Il y a d’ailleurs un certain opportunisme : la Libye offre à l’Algérie l’occasion de se faire remarquer sur la scène internationale et d’y être courtisée.
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La préoccupation première d’Alger n’est pas géopolitique, mais économique. L’Algérie a cruellement besoin d’investissements étrangers et, très bientôt, aura sans doute besoin de prêts. De ce point de vue, la Turquie lui est peu utile puisqu’elle est elle-même en proie à une crise économique grave. Pendant ce temps, les EAU conservent leur image de bolide financier. Cette réputation s’est confirmée récemment lorsque Abou Dhabi a annoncé l’injection de 23 milliards de dollars (21,7 milliards d’euros) dans l’économie indonésienne pour aider à financer des projets d’infrastructure et d’énergie. La realpolitik la plus élémentaire indique qu’Alger doit commencer par afficher une certaine complicité avec Ankara sur le dossier libyen, et ensuite négocier avec les Etats du Golfe.
En attendant, l’Algérie entend profiter de la compétence de ses diplomates qui ont pris soin, depuis 2014, de nouer un contact avec presque toutes les factions du conflit libyen. L’Algérie est un mastodonte sécuritaire, démographique et géographique. Quelqu’un comme Haftar ne va pas chercher à couper les ponts avec elle comme il a pu le faire avec la Turquie. Ou être méprisant, comme avec la Tunisie.
Comment l’Algérie perçoit-elle le risque d’une intervention turque en Libye ?
Il faut évoquer la dernière session de la Ligue arabe convoquée en urgence le 31 décembre 2019 par l’Egypte, qui en assure la présidence cette année. Le texte poussé par Le Caire énonçait en substance que les interférences étrangères sont absolument inacceptables en Libye, surtout celle de la Turquie. Or ce projet de texte a complètement échoué face à un texte concurrent soutenu par Alger, qui a réussi à rallier dans son camp beaucoup d’entités arabes, dont la Palestine, l’Irak, la Tunisie et même le Soudan. Cette version comportait une nuance subtile, mais aux ramifications importantes. Ce que l’Algérie a fait accepter, c’est le fait que toutes les interférences étrangères en Libye sont inacceptables. Je trouve que c’est un excellent résumé de l’attitude algérienne. Un alignement est en train de se dessiner sur cet esprit finalement assez pragmatique, à rebours du faux-semblant niant la réalité de l’intervention militaire des EAU au côté de Haftar. C’est pourtant la position de Paris et même de Washington.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Les ambitions libyennes de la Turquie sentent le gaz
La raison pour laquelle la chancelière allemande Angela Merkel a perdu autant de semaines précieuses dans la préparation du sommet de Berlin, c’est que son idée initiale consistait à traiter des violations émiraties au même titre que les violations turques. L’initiative allemande fut ralentie et quelque peu dénaturée cet automne, car il y avait une résistance de la part des Français et, dans une moindre mesure, une certaine inertie très complaisante de la part des Américains. Les deux pays refusent d’émettre la moindre critique à l’égard des EAU. Donc finalement le camp de Merkel va être renforcé par la présence algérienne. C’est avec cette petite différence-là que l’Algérie entend s’exprimer. Notons d’ailleurs que le sommet raté de Moscou, le 13 janvier, a révélé une Russie plutôt tentée de pencher quelque peu vers la position turque sur la Libye. Cela laisserait entrevoir un alignement russo-algérien à Berlin.
Un soutien algérien à la Turquie est-il envisageable si Haftar devait persister dans son ambition de conquérir Tripoli ?
Au début, certains craignaient de voir des F16 turcs décoller de la Tunisie vers la Libye. Rien de cela ne se fera, et certainement jamais du sol algérien. De manière concrète, tant que la Turquie n’est pas la partie la plus agressive, ou la plus brutale, dans le théâtre de la Tripolitaine, l’Algérie la tolérera sans doute, voire l’aidera un petit peu, du point de vue du renseignement, de l’action diplomatique et aussi peut-être sur certaines questions logistiques non létales. Parce que Haftar est vu par Alger comme synonyme d’une longue guerre urbaine à Tripoli, on retrouve une espèce d’accommodement avec les Turcs. D’autant que la présence turque en Libye est pour le moment limitée et concentrée sur la défense de Tripoli. En revanche, si la Turquie devait demain réaliser plusieurs victoires d’affilée et gagner une situation de suprématie en Tripolitaine, je peux vous garantir que les Algériens se retourneraient contre sa présence.
Comment l’Algérie perçoit-elle Haftar ?
Lorsque Haftar a commencé sa campagne en mai 2014, l’Algérie le voyait d’un bon œil, n’aimant pas du tout les milices islamistes de Tripoli. En mai 2014, juste avant le début de la fameuse opération « Al-Karama » [« dignité »] de Haftar, les islamistes les plus durs avaient même menacé l’ambassade algérienne. Quand Haftar, soutenu alors par l’Egypte et l’Arabie saoudite, a entamé une campagne militaire, relativement organisée, contre les acteurs islamistes de Benghazi, il a suscité une certaine sympathie de la part d’Alger. Là où le bât a blessé, où l’Algérie a commencé à décrocher, c’est quand, d’un seul coup, fin août 2014, des avions de chasse émiratis ont bombardé l’aéroport de Tripoli. Cela était absolument intolérable du point de vue de la présidence Bouteflika de l’époque, malgré son amitié avec les EAU. A partir de ce moment, l’offensive « Al-Karama » a fait peur à Alger. La réflexion était alors : « Ça ne marche pas comme ça. Bombarder une ville libyenne à moins de 200 km de la frontière tunisienne va saboter tout le travail que nous avons réalisé pour éviter la déstabilisation de la Tunisie. »
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Les Libyens pro-Haftar aiment parfois accuser les Algériens d’être des islamistes déguisés, d’être complices du Qatar, de la Turquie. Il y a à Alger des décisionnaires qui aiment bien Haftar, il faut le reconnaître. Mais, dans l’ensemble, ce qui ressort est un scepticisme profond à son sujet car, à de nombreux égards, il n’est pas ce qu’il prétend être. Haftar ne dispose pas de l’armée puissante et régulière dont il projette l’image. Ce décalage contraint le maréchal à déployer une forte agressivité, à causer beaucoup de destructions sans forcément atteindre ses objectifs. L’antipathie algérienne n’a rien à voir avec la question idéologique de savoir si on aime ou pas les islamistes. Les Algériens se disent plutôt : « Si Haftar prétend avoir une vraie armée, pourquoi ne réussit-il pas à avancer ? Où sont ses bataillons disciplinés ? Pourquoi a-t-il besoin de recruter tant de mercenaires étrangers ? Pourquoi y a-t-il tant de civils déplacés ? » Que ce soit en 2017, en 2018 ou aujourd’hui, il y a toujours eu à Alger ce grand scepticisme à l’égard du maréchal Haftar.
Que Haftar soit appuyé par les Egyptiens et bénéfice du soutien discret des Français participe-t-il à la défiance des Algériens ?
Les Algériens savent bien que ces Etats-là, en cas de victoire de Haftar, ne quitteront jamais la Tripolitaine. A Alger, on pense donc qu’il y a malheureusement une internationalisation des conflits de la région. Dès lors, le job des sécuritaires, c’est de retarder ce phénomène-là en employant les moyens du bord. Tout cela s’inscrit d’ailleurs dans une grande peur de la partition libyenne. Car les Algériens sont obsédés par la possibilité de leur propre partition. Quand ils voient la séparation du Soudan, le séparatisme kurde, les problèmes libyens, ils ont très peur que cela réveille à l’intérieur de l’Algérie des velléités de sécession. Cela est vécu comme une obsession très aiguë, une sorte de paranoïa.
Le chercheur Jalel Harchaoui décrypte le pragmatisme diplomatique d’Alger et son « scepticisme profond » à l’égard du maréchal Khalifa Haftar.
Propos recueillis par Frédéric Bobin Publié hier à 12h34, mis à jour hier à 14h52
Après l’attaque contre l’académie militaire de Tripoli, en Libye, le 5 janvier 2020. Ismail Zetouni / REUTERS
Jalel Harchaoui est chercheur à l’Institut des relations internationales de Clingendael (Pays-Bas), spécialiste de la Libye. Il est notamment l’auteur d’une étude sur la perception du conflit libyen par l’Algérie, « To close for comfort. How Algeria faces the libyan conflict », écrite pour le compte de l’organisation Small Arms Survey.
Alors que l’Allemagne s’apprête à accueillir à Berlin, dimanche 19 janvier, un nouveau sommet international sur la Libye, M. Harchaoui décrypte dans un entretien au Monde Afrique le regain d’intérêt pour le rôle de l’Algérie dans les tentatives de médiations diplomatiques autour d’une crise en proie à une escalade des ingérences étrangères.
Quelle est la marge de manœuvre de l’Algérie face au risque d’aggravation de la guerre à Tripoli ?
Jalel Harchoui Elle est très étroite. Quoi qu’il arrive, l’Algérie ne va pas participer d’une manière officielle à une intervention militaire hors de ses frontières. La sacro-sainte doctrine de non-intervention sera respectée, surtout dans l’actuelle période de transition. Une controverse polarisante comme un plongeon dans le conflit libyen lancerait une onde de choc au sein de l’Etat en ce début de présidence Tebboune. Il convient donc de ne pas avoir une imagination trop vive en pensant que, d’un seul coup, l’Algérie peut se lancer dans une aventure étrangère.
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Cela étant dit, plusieurs philosophies coexistent et s’opposent au sein de l’appareil d’Etat algérien. Certaines factions sont tentées de suivre une stratégie populiste en instrumentalisant la haine ressentie par la population pour les élites et le système en place. D’autres factions tiennent à l’ordre avant tout, redoutent les réformes et rejettent le mouvement de protestation du Hirak. Cette dichotomie est une simplification grossière, mais elle fait écho aux divisions qui existent à l’étranger concernant la Libye. Aider Haftar et les Emirats arabes unis (EAU) à continuer leur offensive contre Tripoli est perçu comme un acte antidémocratique. Par conséquent, sur le plan de la rhétorique et de l’apparence au moins, le président Tebboune sait qu’il a intérêt à apaiser la partie contestataire du public algérien et donc à brider tout tropisme pro-Haftar. Cependant, l’establishment pris dans son ensemble ressent tout de même une petite préférence pour la philosophie émiratie, conservatrice, ce qui explique que l’Algérie ne va certainement pas s’associer d’une manière trop ostentatoire ou trop intense avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan.
Que peut donc faire l’Algérie ?
Si sa marge de manœuvre est étroite, elle n’est pas nulle pour autant. Un réveil de la diplomatie algérienne s’opère. C’est un pays qui a une tradition des affaires étrangères. Ce n’est pas un poids plume. Il y a une gravité diplomatique qui fait que quand Angela Merkel invite le président Tebboune, les autres pays conviés à la conférence de Berlin se demandent ce que va dire l’Algérie. Les Etats invités aux pourparlers de dimanche sont divisés. Chaque petite nuance véhiculée par la diplomatie algérienne a son importance. Alger en a conscience. Après une longue absence, l’Algérie orchestre son retour dans l’espace diplomatique à travers le dossier libyen. Il y a d’ailleurs un certain opportunisme : la Libye offre à l’Algérie l’occasion de se faire remarquer sur la scène internationale et d’y être courtisée.
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La préoccupation première d’Alger n’est pas géopolitique, mais économique. L’Algérie a cruellement besoin d’investissements étrangers et, très bientôt, aura sans doute besoin de prêts. De ce point de vue, la Turquie lui est peu utile puisqu’elle est elle-même en proie à une crise économique grave. Pendant ce temps, les EAU conservent leur image de bolide financier. Cette réputation s’est confirmée récemment lorsque Abou Dhabi a annoncé l’injection de 23 milliards de dollars (21,7 milliards d’euros) dans l’économie indonésienne pour aider à financer des projets d’infrastructure et d’énergie. La realpolitik la plus élémentaire indique qu’Alger doit commencer par afficher une certaine complicité avec Ankara sur le dossier libyen, et ensuite négocier avec les Etats du Golfe.
En attendant, l’Algérie entend profiter de la compétence de ses diplomates qui ont pris soin, depuis 2014, de nouer un contact avec presque toutes les factions du conflit libyen. L’Algérie est un mastodonte sécuritaire, démographique et géographique. Quelqu’un comme Haftar ne va pas chercher à couper les ponts avec elle comme il a pu le faire avec la Turquie. Ou être méprisant, comme avec la Tunisie.
Comment l’Algérie perçoit-elle le risque d’une intervention turque en Libye ?
Il faut évoquer la dernière session de la Ligue arabe convoquée en urgence le 31 décembre 2019 par l’Egypte, qui en assure la présidence cette année. Le texte poussé par Le Caire énonçait en substance que les interférences étrangères sont absolument inacceptables en Libye, surtout celle de la Turquie. Or ce projet de texte a complètement échoué face à un texte concurrent soutenu par Alger, qui a réussi à rallier dans son camp beaucoup d’entités arabes, dont la Palestine, l’Irak, la Tunisie et même le Soudan. Cette version comportait une nuance subtile, mais aux ramifications importantes. Ce que l’Algérie a fait accepter, c’est le fait que toutes les interférences étrangères en Libye sont inacceptables. Je trouve que c’est un excellent résumé de l’attitude algérienne. Un alignement est en train de se dessiner sur cet esprit finalement assez pragmatique, à rebours du faux-semblant niant la réalité de l’intervention militaire des EAU au côté de Haftar. C’est pourtant la position de Paris et même de Washington.
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La raison pour laquelle la chancelière allemande Angela Merkel a perdu autant de semaines précieuses dans la préparation du sommet de Berlin, c’est que son idée initiale consistait à traiter des violations émiraties au même titre que les violations turques. L’initiative allemande fut ralentie et quelque peu dénaturée cet automne, car il y avait une résistance de la part des Français et, dans une moindre mesure, une certaine inertie très complaisante de la part des Américains. Les deux pays refusent d’émettre la moindre critique à l’égard des EAU. Donc finalement le camp de Merkel va être renforcé par la présence algérienne. C’est avec cette petite différence-là que l’Algérie entend s’exprimer. Notons d’ailleurs que le sommet raté de Moscou, le 13 janvier, a révélé une Russie plutôt tentée de pencher quelque peu vers la position turque sur la Libye. Cela laisserait entrevoir un alignement russo-algérien à Berlin.
Un soutien algérien à la Turquie est-il envisageable si Haftar devait persister dans son ambition de conquérir Tripoli ?
Au début, certains craignaient de voir des F16 turcs décoller de la Tunisie vers la Libye. Rien de cela ne se fera, et certainement jamais du sol algérien. De manière concrète, tant que la Turquie n’est pas la partie la plus agressive, ou la plus brutale, dans le théâtre de la Tripolitaine, l’Algérie la tolérera sans doute, voire l’aidera un petit peu, du point de vue du renseignement, de l’action diplomatique et aussi peut-être sur certaines questions logistiques non létales. Parce que Haftar est vu par Alger comme synonyme d’une longue guerre urbaine à Tripoli, on retrouve une espèce d’accommodement avec les Turcs. D’autant que la présence turque en Libye est pour le moment limitée et concentrée sur la défense de Tripoli. En revanche, si la Turquie devait demain réaliser plusieurs victoires d’affilée et gagner une situation de suprématie en Tripolitaine, je peux vous garantir que les Algériens se retourneraient contre sa présence.
Comment l’Algérie perçoit-elle Haftar ?
Lorsque Haftar a commencé sa campagne en mai 2014, l’Algérie le voyait d’un bon œil, n’aimant pas du tout les milices islamistes de Tripoli. En mai 2014, juste avant le début de la fameuse opération « Al-Karama » [« dignité »] de Haftar, les islamistes les plus durs avaient même menacé l’ambassade algérienne. Quand Haftar, soutenu alors par l’Egypte et l’Arabie saoudite, a entamé une campagne militaire, relativement organisée, contre les acteurs islamistes de Benghazi, il a suscité une certaine sympathie de la part d’Alger. Là où le bât a blessé, où l’Algérie a commencé à décrocher, c’est quand, d’un seul coup, fin août 2014, des avions de chasse émiratis ont bombardé l’aéroport de Tripoli. Cela était absolument intolérable du point de vue de la présidence Bouteflika de l’époque, malgré son amitié avec les EAU. A partir de ce moment, l’offensive « Al-Karama » a fait peur à Alger. La réflexion était alors : « Ça ne marche pas comme ça. Bombarder une ville libyenne à moins de 200 km de la frontière tunisienne va saboter tout le travail que nous avons réalisé pour éviter la déstabilisation de la Tunisie. »
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Les Libyens pro-Haftar aiment parfois accuser les Algériens d’être des islamistes déguisés, d’être complices du Qatar, de la Turquie. Il y a à Alger des décisionnaires qui aiment bien Haftar, il faut le reconnaître. Mais, dans l’ensemble, ce qui ressort est un scepticisme profond à son sujet car, à de nombreux égards, il n’est pas ce qu’il prétend être. Haftar ne dispose pas de l’armée puissante et régulière dont il projette l’image. Ce décalage contraint le maréchal à déployer une forte agressivité, à causer beaucoup de destructions sans forcément atteindre ses objectifs. L’antipathie algérienne n’a rien à voir avec la question idéologique de savoir si on aime ou pas les islamistes. Les Algériens se disent plutôt : « Si Haftar prétend avoir une vraie armée, pourquoi ne réussit-il pas à avancer ? Où sont ses bataillons disciplinés ? Pourquoi a-t-il besoin de recruter tant de mercenaires étrangers ? Pourquoi y a-t-il tant de civils déplacés ? » Que ce soit en 2017, en 2018 ou aujourd’hui, il y a toujours eu à Alger ce grand scepticisme à l’égard du maréchal Haftar.
Que Haftar soit appuyé par les Egyptiens et bénéfice du soutien discret des Français participe-t-il à la défiance des Algériens ?
Les Algériens savent bien que ces Etats-là, en cas de victoire de Haftar, ne quitteront jamais la Tripolitaine. A Alger, on pense donc qu’il y a malheureusement une internationalisation des conflits de la région. Dès lors, le job des sécuritaires, c’est de retarder ce phénomène-là en employant les moyens du bord. Tout cela s’inscrit d’ailleurs dans une grande peur de la partition libyenne. Car les Algériens sont obsédés par la possibilité de leur propre partition. Quand ils voient la séparation du Soudan, le séparatisme kurde, les problèmes libyens, ils ont très peur que cela réveille à l’intérieur de l’Algérie des velléités de sécession. Cela est vécu comme une obsession très aiguë, une sorte de paranoïa.
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